Chapitre II : La franc-maçonnerie fille de l'alchimie

La franc-maçonnerie fille de l'alchimie

Si nous rassemblons maintenant toutes les données du problème des origines de la franc-maçonnerie, nous constatons qu'un seul prototype expérimental de ce genre existait avant l'apparition de l'ordre maçonnique : celui du grand œuvre alchimique.

L'héritage de la franc-maçonnerie nous semble donc incontestable. Pour peu que l'on ait compulsé les anciens rituels du XVIIIe siècle, cette hypothèse devient une certitude. La plupart  des grades sont purement alchimiques.
Le grand oeuvre des hermétistes médiévaux était le but de l'antique maçonnerie. Au suprême degré de la hiérarchie initiatique, le secret de la  "pierre philosophale" était révélé ; le constructeur devait s'efforcer de guider l'évolution des initiés inférieurs, assimilés aux métaux "imparfaits" ou aux  "pierres brutes", images expressives de la matière première de l’œuvre.


D'autres part, des symboles maçonniques ont été représentés dans les traités alchimiques bien antérieurs à l'apparition des premières loges. C'est le cas notamment, de l'équerre et du compas figurés sur l'une des planches d'une édition de Basile Valentin, et associés au "Rebis" hermétique, au début du XVIIe siècle.

La profonde influence de Francis Bacon sur la formation des idées maçonniques au XVIIe siècle.  Mais il convient d'ajouter que ce temps a été marqué aussi par de nombreuses publications hermétiques.  Sans parler même des plus importantes d'entre elles, notamment de l'ouvrage d'Eyrenée Philalèthe : "L'Entrée ouverte au palais fermé du roi", faut-il rappeler la figure énigmatique d’Élias Ashmole, dans lequel de nombreux auteurs ont vu le premier organisateur de la franc-maçonnerie ? 

Enfin, on sait quel rôle particulièrement actif joua dans les premières années de l'existence de l'ordre maçonnique, entre 1720 et 1730, le fils d'un pasteur français réfugié à Londres après la révocation de l’Édit de Nantes : Théophile Desaguliers, second grand maître de la loge de Londres. On ignore en revanche, assez souvent que Desaguliers était le fervent disciple de Newton, lequel a consacré de nombreuses années de sa vie à l'étude des textes alchimiques.

Dans ces conditions, il est vraisemblable d'admettre que la franc-maçonnerie a été d'abord un collège ésotérique dispensant un enseignement baconien, newtonien et alchimique. Ce savoir synthétique reposait sur une découverte fondamentale : celle de la géométrie sacrée .